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  • Un intervenant intelligent et clair, duquel on en apprend plus qu’avec Pujadas ou Hanouna.
    Si le temps vous manque (ce qui serait dommage), vous pouvez amener le curseur sur 13’ 30 pour le CICE et sur 18’ 45 pour écouter le partage du gâteau.

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    Lettre à mon pépé. Écologie.

    Il y a longtemps que je ne t’ai pas écrit pépé. Depuis là-haut quelque part dans le ciel, tu nous observes et tu pourrais même bien rire en considérant les bêtises des uns et des autres. 

    Ici, on commence – seulement maintenant – à s’inquiéter officiellement de l’avenir de notre planète, ou plutôt de l’avenir de l’Homme sur la planète. Quelques-uns se demandent si notre façon de vivre ne viendra pas à bout du magnifique et extraordinaire vaisseau spatial qu’est la Terre, cette merveilleuse boule bleue.

    Reconnaissons que nous mettons le paquet pour en finir, nous avons exploité le charbon, pompé le pétrole, détruit les forêts, et envoyé tout ça en fumées ; comme ça ne suffisait pas, nous avons tout traité aux pesticides, fait crever définitivement bon nombre d’oiseaux, d’insectes, de mammifères… Et ce n’est pas fini… L’œuvre destructrice se poursuit… Nous avons de la constance et de la ténacité. Nous parvenons à faire monter la température (certains l’affirment, d’autres le contestent ?) avec la perspective que la fonte des glaces provoquera une montée des eaux de trois mètres minimums, ce qui exigera que beaucoup chaussent des bottes, et que d’autres redeviennent amphibiens si tant est que l’Homme est le fruit de mutations successives émanant du poisson.

    Enfin cela est un bien grand et néfaste programme, auquel tu assisteras hélas peut-être depuis ton balcon.

    Mon propos d’aujourd’hui n’est pas d’énumérer toutes les « conneries » que nous faisons ici entre hommes, si l’on voulait approfondir on pourrait en écrire des pages encore et encore… Non, je voulais juste faire un petit retour en arrière et rappeler quelques souvenirs.

    Lorsque tu cultivais tes champs dans le Bas Quercy, tu labourais avec les bœufs, tu amendais le sol avec le fumier du troupeau, tu attendais la pluie, en réalité du produisais du « bio » sans le savoir. Sais-tu qu’aujourd’hui ces méthodes ont été abandonnées et que nous faisons nos achats avec précaution en zigzagant au travers des rayons des supermarchés (que tu n’as pas connus) pour tenter d’échapper aux empoisonnements par les pesticides que les producteurs utilisent.

    Oui, je sais, cela ne s’est pas produit d’un seul coup par l’effet d’une baguette magique. Quelques malins ont inventé des produits efficaces pour fertiliser, efficaces pour détruire telle ou telle plante dite « mauvaise » ou encore tel ou tel vermisseau. Seul l’effet destructeur donnait sa valeur au produit, le consommateur serait chargé ensuite de trouver auprès des divers services de santé une solution pour réparer les dégâts.

    Tu comprends la différence si l’on compare avec le plaisir que nous avions à repérer un beau produit que nous achetions sans crainte, car je le répète il était naturellement bio ! 

    Quand nous voyons aujourd’hui qu’un agriculteur se suicide tous les deux jours (http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2018/08/17/31003-20180817ARTFIG00252-pourquoi-un-agriculteur-se-suicide-t-il-tous-les-deux-jours-en-france.php ) il y a de quoi s’interroger sur le système que les humains ont réussi à développer pour essorer une catégorie de leurs congénères

    Je ne suis pas sociologue, ni psychologue, tu le sais mon pépé, mais je suis réfléchixologue, c’est à dire celui qui pense avec sa tête au lieu de penser avec son porte-monnaie et qui déduit une logique sans avoir les yeux rivés sur ses résultats bancaires. Cela dit, et en résumé et en accéléré, quelqu’un est venu voir le paysan qui étendait le fumier en lui proposant : « vous jetez de l’engrais en granulés et fini la corvée du fumier » !

    Ensuite il est arrivé avec ses produits phytosanitaires : « vous sulfatez le champ et fini la corvée du binage, sarclage, serfouissage, grattage etc. »

    -       Oui mais pour faire tout ça comment fais-je ?

    -       Ah… il vous faut de la mécanique, tracteur, épandeur d’engrais, pulvérisateur…

    -       Oui, mais ma production ne suffit pas à payer ce matériel.

    -       Bien sûr, vous devez agrandir l’exploitation.

    -       Oui, mais je n’y arrive pas en travaillant toute la journée.

    -       Mais vous avez des phares, vous pouvez travailler la nuit.

    Et de fil en aiguille, pendant que les fabricants de pesticides et de tracteurs sont en vacances en jet privé et en 4X4 dans les îles paradisiaques et que leur fortune dort dans les paradis fiscaux, les paysans se saignent aux quatre veines, ils empoisonnent la planète ce qui accrédite chez eux un sentiment de culpabilité, et finissants - dans cette course incessante - dans un endettement insupportable, ils terminent au bout d’une corde à raison d’un tous les deux jours.

    Voilà pépé où nous ont conduit des politiques imbéciles, voilà ce que des humains sont capables de faire sur une belle planète bleue qui tourne, on ne sait pas comment ni pourquoi, sur elle-même et autour du soleil depuis des milliards d’années.


    24/02/2019 – G.F.  

     

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