• Comment se laisser anesthésier.

     

    Salut Baptiste ! Et l’actualité ?

    -      Les dirigeants politiques sont fantastiques.

    -      Tu trouves ?blabla.jpg

    -      Hier j’écoutais un ministre interviewé par Dominique Souchier, ce matin j’écoutais le président du groupe UMP interviewé par Jean-Jacques Bourdin, tous les jours j’écoute le Président sur une chaîne ou une autre…

    -      Et alors ?

    -      Eh bien je pense que depuis cinq ans ils sont toujours en campagne.

    -      Pas possible, les élections ont eu lieu en 2007.

    -      N’as-tu pas remarqué que depuis cinq ans, à chaque prise de parole ils font un diagnostic et une promesse, on nous dit : « Ce n’est pas normal que cela se passe comme ceci, ou que ceci se passe comme cela. Cela ne peut pas durer ainsi, nous savons ce qu’il faut faire et nous allons le faire ! »

    -      Jamais ils ne disent : « nous nous sommes trompés, nous vous présentons nos excuses et nous allons essayer de faire mieux ? »

    -      Non… Ils ne se trompent jamais, mais ils constatent toujours que ça ne va pas et qu’ils vont remédier à cela.

    -      Et après ?

    -      Toujours pareil ! Il n’y a plus d’après.

     

     

    Ci-dessous un rappel toujours intéressant à se remettre en mémoire.

     

    Les dix stratégies de manipulation de masses. (Noam Chomsky)

     

    Le linguiste et philosophe nord-américain (états-unien) Noam Chomsky a élaboré une liste des « Dix Stratégies de Manipulation » à travers les média.

    Elle détaille l'éventail, depuis la stratégie de la distraction, en passant par la stratégie de la dégradation jusqu'à maintenir le public dans l'ignorance et la médiocrité.

     

     

    1/ La stratégie de la distraction

    Élément primordial du contrôle social, la stratégie de la diversion consiste à détourner l’attention du public des problèmes importants et des mutations décidées par les élites politiques et économiques, grâce à un déluge continuel de distractions et d’informations insignifiantes. La stratégie de la diversion est également indispensable pour empêcher le public de s’intéresser aux connaissances essentielles, dans les domaines de la science, de l’économie, de la psychologie, de la neurobiologie, et de la cybernétique. « Garder l’attention du public distraite, loin des véritables problèmes sociaux, captivée par des sujets sans importance réelle. Garder le public occupé, occupé, occupé, sans aucun temps pour penser; de retour à la ferme avec les autres animaux. » Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »

     

    2/ Créer des problèmes, puis offrir des solutions

    Cette méthode est aussi appelée « problème-réaction-solution ». On crée d’abord un problème, une « situation » prévue pour susciter une certaine réaction du public, afin que celui-ci soit lui-même demandeur des mesures qu’on souhaite lui faire accepter. Par exemple: laisser se développer la violence urbaine, ou organiser des attentats sanglants, afin que le public soit demandeur de lois sécuritaires au détriment de la liberté. Ou encore : créer une crise économique pour faire accepter comme un mal nécessaire le recul des droits sociaux et le démantèlement des services publics.

     

    3/ La stratégie de la dégradation

    Pour faire accepter une mesure inacceptable, il suffit de l’appliquer progressivement, en « dégradé », sur une durée de 10 ans. C’est de cette façon que des conditions socio-économiques radicalement nouvelles (néolibéralisme) ont été imposées durant les années 1980 à 1990. Chômage massif, précarité, flexibilité, délocalisations, salaires n’assurant plus un revenu décent, autant de changements qui auraient provoqué une révolution s’ils avaient été appliqués brutalement.

     

    4/ La stratégie du différé

    Une autre façon de faire accepter une décision impopulaire est de la présenter comme « douloureuse mais nécessaire », en obtenant l’accord du public dans le présent pour une application dans le futur. Il est toujours plus facile d’accepter un sacrifice futur qu’un sacrifice immédiat. D’abord parce que l’effort n’est pas à fournir tout de suite. Ensuite parce que le public a toujours tendance à espérer naïvement que « tout ira mieux demain » et que le sacrifice demandé pourra être évité. Enfin, cela laisse du temps au public pour s’habituer à l’idée du changement et l’accepter avec résignation lorsque le moment sera venu.

     

    5/ S’adresser au public comme à des enfants en bas-âge

    La plupart des publicités destinées au grand-public utilisent un discours, des arguments, des personnages, et un ton particulièrement infantilisants, souvent proche du débilitant, comme si le spectateur était un enfant en bas-âge ou un handicapé mental. Plus on cherchera à tromper le spectateur, plus on adoptera un ton infantilisant. Pourquoi ? « Si on s’adresse à une personne comme si elle était âgée de 12 ans, alors, en raison de la suggestibilité, elle aura, avec une certaine probabilité, une réponse ou une réaction aussi dénuée de sens critique que celles d’une personne de 12 ans ». Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »

     

    6/ Faire appel à l’émotionnel plutôt qu’à la réflexion

    Faire appel à l’émotionnel est une technique classique pour court-circuiter l’analyse rationnelle, et donc le sens critique des individus. De plus, l’utilisation du registre émotionnel permet d’ouvrir la porte d’accès à l’inconscient pour y implanter des idées, des désirs, des peurs, des pulsions, ou des comportements…

     

    7/ Maintenir le public dans l’ignorance et la bêtise

    Faire en sorte que le public soit incapable de comprendre les technologies et les méthodes utilisées pour son contrôle et son esclavage. « La qualité de l’éducation donnée aux classes inférieures doit être la plus pauvre, de telle sorte que le fossé de l’ignorance qui isole les classes inférieures des classes supérieures soit et demeure incompréhensible par les classes inférieures. Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »

     

    8/ Encourager le public à se complaire dans la médiocrité

    Encourager le public à trouver « cool » le fait d’être bête, vulgaire, et inculte…

     

    9/ Remplacer la révolte par la culpabilité

    Faire croire à l’individu qu’il est seul responsable de son malheur, à cause de l’insuffisance de son intelligence, de ses capacités, ou de ses efforts. Ainsi, au lieu de se révolter contre le système économique, l’individu s’auto-dévalue et culpabilise, ce qui engendre un état dépressif dont l’un des effets est l’inhibition de l’action. Et sans action, pas de révolution!…

     

    10/ Connaître les individus mieux qu’ils ne se connaissent eux-mêmes

    Au cours des 50 dernières années, les progrès fulgurants de la science ont creusé un fossé croissant entre les connaissances du public et celles détenues et utilisées par les élites dirigeantes. Grâce à la biologie, la neurobiologie, et la psychologie appliquée, le « système » est parvenu à une connaissance avancée de l’être humain, à la fois physiquement et psychologiquement. Le système en est arrivé à mieux connaître l’individu moyen que celui-ci ne se connaît lui-même. Cela signifie que dans la majorité des cas, le système détient un plus grand contrôle et un plus grand pouvoir sur les individus que les individus eux-mêmes.

     

    Partager via Gmail

    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    8
    P.Roseau
    Lundi 25 Juin 2012 à 11:38
    P.Roseau

    Je n'aurais pas pu mieux exprimer mes réflexions sur la question...

     

    Une seule erreur majeure a été faite, c'est que les personnes les plus bêtes, les ignares ne le sont point du tout, ils ont une autre intelligence, celle de la vie "en bas", où le parfum de la mouise n'est pas qu'une odeur, mais bien une mélasse où ils pataugent dedans jusqu'au cou sans aucun espoir à venir sinon de se noyer en plein...

     

     

    7
    Mardi 17 Janvier 2012 à 07:32
    New Dawn

    Très intéressant... mais heureusement, les gens sont de moins en moins dupes !

    6
    Mardi 17 Janvier 2012 à 01:45
    Armide+Pistol

    Naom Chomsky a tou dit, mais on s'y laisse toujours prendre et cela meme avant le gouvernement actuel.

    5
    Lundi 16 Janvier 2012 à 18:29
    Martine27

    Il n'y a plus d'après à Saint Germain de Prés, plus d'après-midi, plus d'après-demain, il n'y a qu'aujourd'hui !

    4
    Lundi 16 Janvier 2012 à 17:59
    automne81

    nôtre président connait par coeur ces strategies !!!

    bises et bonne soire guy...

    3
    Lundi 16 Janvier 2012 à 13:12
    Marité

    Je vois que tu as de sérieuses références... Chomsky en personne . Merci pour ce billet.
    BISOUS.

    2
    Lundi 16 Janvier 2012 à 12:52
    Nina Padilha

    La m*** ne change pas.
    Ce qui change se sont les mouches. Tu devrais le savoir, depuis le temps !

    1
    Lundi 16 Janvier 2012 à 09:34
    jill-bill.over-blog.

    Un politicien n'avouera jamais s'être trompé en vous trompant...  Bon lundi Ontés Passat !  Jill

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :