• La fin justifie les moyens...

    Salut Baptiste ! Tu ne m’as pas tout dit sur ce que tu as fait pendant ton absence.
    -      Je n’arrive pas à TOUT dire… Il y a tellement à dire. Et le dire à qui ? Pourquoi ?
    -      A moi et à d’autres peut-être ?
    -      Oui… Après un périple - au Portugal principalement - on se met à penser. C’est ça qui est terrible, et on revoit le magnifique salon de l’hôtel, le plaisir que l’on a pris à s’y reposer et à trinquer avec des amis… et aussi on revoit, dans ses souvenirs, le type qui mangeait dans une poubelle et celui qui ne me lâchait plus en marchant près de moi à mon rythme avec sa main tendue devant moi, pendant qu’il répétait sans cesse et inlassablement : « senor dineros por favor… senors dinéros por favor… »
    Là comme dans « la mort du loup » d’Alfred de Vigny on se met à penser : « A voir ce que l’on fut sur terre et ce qu’on laisse… ». Là on a envie de hurler « comment la société des Hommes peut en arriver à ça. Comment on peut voir des gens les deux mains dans le pot de confiture pendant que d’autres mangent dans la poubelle » ?
    Non ! Que l’on ne dise pas « ils n’avaient qu’à travailler… » Certes, tout le monde le sait il y a les clodos de nature, ceux qui ont fait ce choix, mais il y a ceux qui massacrés par la vie, les circonstances, la malchance, ceux qui essaient de grimper dans le train sans y parvenir, mais le train roule il ne ralentit pas, il n’y a plus personne pour aider à grimper ceux qui n’ont pas l’agilité suffisante, « qu’ils crèvent sur le bas-côté… tant pis… le train roule de plus en plus vite et dans la locomotive on tartine le caviar… »
    Un éditorialiste écrivait récemment dans un hebdomadaire « commentateurs et politiques continuent à parler de crise comme s’il s’agissait d’un épiphénomène que l’on va régler d’ici quelques mois. Mais il ne s’agit pas de cela, c’est d’une mutation de la société qu’il s’agit ». Le chantier est colossal et les « dégâts » pourraient être importants et déstabilisants.
    -      C’est toi qui me parait perturbé non ?
    -      Je me demande même si les problèmes que les médias nous mettent sous le nez chaque jour ou que l’on trouve en ligne sur le Net, ou encore que l’on reçoit sur nos adresses courriel, ne sont pas destinés à occuper nos esprits de façon à ce que nous ne pensions pas trop à cela. Car lorsque les miséreux parviendront à se compter et à prendre conscience de la réalité certains manipulateurs/profiteurs auront, sans doute, du souci à se faire.
    -      Comment imaginer, lorsque l’on voit la belle planète bleue photographiée par satellite qu’il s’y passe de telles choses ?
    -      La fin justifie les moyens ? Un jour c'est la faim qui les justifiera peut-être ? Comment imaginer que l’intelligence soit orientée sans cesse vers la prédation y compris celle de ses congénères ?
     

     
    Extrait du poème « Pour les Pauvres » de Victor Hugo
     
    Dans vos fêtes d’hiver, riches, heureux du monde,
    Quand le bal tournoyant de ses feux vous inonde,
    Quand partout à l’entour de vos pas vous voyez
    Briller et rayonner cristaux, miroirs, balustres,
    Candélabres ardents, cercle étoilé des lustres,
    Et la danse, et la joie au front des conviés ;
     
    Tandis qu’un timbre d’or sonnant dans vos demeures
    Vous change en joyeux chant la voix grave des heures,
    Oh ! songez-vous parfois que, de faim dévoré
    Peut-être un indigent dans les carrefours sombres
    S’arrête, et voit danser vos lumineuses ombres
    Aux vitres du salon doré ?
     
    Songez-vous qu’il est là sous le givre et la neige,
    Ce père sans travail que la famine assiège ?
    Et qu’il se dit tout bas : « Pour un seul, que de biens !
    À son large festin que d’amis se récrient !
    Ce riche est bien heureux, ses enfants lui sourient.
    Rien que dans leurs jouets, que de pain pour les miens ! »
     
    …/…
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  • Commentaires

    4
    Samedi 2 Juin 2012 à 07:30
    New Dawn

    C'est un véritable déchirement... mais je ne crois pas que ce soit pour distraire notre attention que les medias n'en dénoncent que l'aspect superficiel... Ils sont dans leur bulle  , dans leur petit confort et les journalistes ignorent comment on fait pour se débrouiller à quatre dans une famille avec un seul Smic !

    3
    Vendredi 1er Juin 2012 à 11:49
    Monique

    le constat est dur et malheureusement réaliste. Il faut espérer que nos dirigeants puissent un jour trouver le remède au mal....

    2
    Vendredi 1er Juin 2012 à 09:52
    jill-bill

    Bonjour Ontés Passat ! Ceux qui ont tout ceuw qui n'ont rien ou si peu... Un monde, deux vies en sommes... Pas d'hier certes mais rien ne change... Alors naître avec une cuillère en or à la naissance... c'est beau, un peu de partage encore plus ! Merci.... JB

    1
    Vendredi 1er Juin 2012 à 09:50
    Mimi de Bruges

    Malheureusement pas besoin d'aller au Portugal pour voir ça, c'est partout que l'on voit ça et on en voit de plus en plus et si je n'avais pas pu me payer un toît pour être à l'abri avec ma petite retraite qui sais où je serais car avec 700 euros/mois on va pas loin s'il faut payer un loyer. Faut être douée en calcul c'est ma force.

    Passe quand même une bonne journée

    départ demain pour randos en Côte d'Armor jusqu'au 9 juin, mais plus d'infos programmées tous les jours

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