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Claribranche dans l'arbre à mots.
L’histoire de claribranche est dramatique. C’était un arbre dont les branches étaient un peu espacées par rapport aux autres arbres de son espèce : le roi des arbres, le chêne.
Il était d’un bois un peu rustique un peu brut, dont on fait n’importe quoi, mais évidemment avec ses branches espacées tous les autres arbres le surnommaient « claribranche ». Moi-même, lorsque j’allais faire la sieste dans le bosquet, je choisissais un arbre aux branches serrées, un « épaisbranche » qui me donnait une ombre noire, bien dense, bien épaisse. Je ne savais pas que je le vexais, lui, claribranche, il laissait filtrer le soleil par-ci, par-là, il croyait bien faire mais il s’est aperçu qu’il était boudé. Il en perdait les glands avant l’automne, et un chêne qui perd ses glands avant l’heure est un chêne déprimé.
Tout le monde lui disait « tu es fort comme un chêne », ce n’était pas vrai surtout lorsqu’il apprit qu’il avait été plaqué comme un saligaud par quelqu’un qui ne devait pas le quitter des yeux. Malgré les excuses, malgré les nombreuses fois où il lui répéta, « auprès de toi je vivais heureux je n’aurais jamais du te quitter des yeux », il n’y crut point et après le dernier gland perdu il laissa tomber ses branches.
Un orage zébra le ciel de ses éclairs lumineux tandis que le tonnerre jouait le Requiem.
Depuis ce soir-là, les chênes comptent régulièrement leurs glands et font pousser les branches en nombre suffisant pour ne pas laisser passer le moindre rayon de soleil au travers du feuillage, et celui qui gratte les cordes tendues sur la caisse en bois ne les quitte pas des yeux.
Le mot à définir ou à illustrer pour l’arbre à mots animé par Soakette la Sardine pendant les semaines 26 et 27 est « caribranche » présenté par : Topirate
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J'ai plaqué mon chêne
Comme un saligaud
Mon copain le chêne
Mon alter ego
On était du même bois
Un peu rustique un peu brut
Dont on fait n'importe quoi
Sauf naturell'ment les flûtes
J'ai maint'nant des frênes
Des arbres de judée
Tous de bonne graine
De haute futaie
Mais toi, tu manque à l'appel
Ma vieille branche de campagne
Mon seul arbre de Noël
Mon mât de cocagne
Auprès de mon arbre
Je vivais heureux
J'aurais jamais dû
M'éloigner d' mon arbre
Auprès de mon arbre
Je vivais heureux
J'aurais jamais dû
Le quitter des yeux
Je suis un pauvr' type
J'aurais plus de joie
J'ai jeté ma pipe
Ma vieill' pipe en bois
Qu'avait fumé sans s' fâcher
Sans jamais m'brûlé la lippe
L'tabac d'la vache enragée
Dans sa bonn' vieill' têt' de pipe
J'ai des pip's d'écume
Ornées de fleurons
De ces pip's qu'on fume
En levant le front
Mais j'retrouv'rai plus ma foi
Dans mon coeur ni sur ma lippe
Le goût d'ma vieill' pipe en bois
Sacré nom d'un' pipe
Auprès de mon arbre
Je vivais heureux
J'aurais jamais dû
M'éloigner d' mon arbre
Auprès de mon arbre
Je vivais heureux
J'aurais jamais dû
Le quitter des yeux
Le surnom d'infâme
Me va comme un gant
D'avecques ma femme
J'ai foutu le camp
Parc' que depuis tant d'années
C'était pas un' sinécure
De lui voir tout l'temps le nez
Au milieu de la figure
Je bas la campagne
Pour dénicher la
Nouvelle compagne
Valant celles-là
Qui, bien sûr, laissait beaucoup
Trop de pierr's dans les lentilles
Mais se pendait à mon cou
Quand j'perdais mes billes
Auprès de mon arbre
Je vivais heureux
J'aurais jamais dû
M'éloigner d' mon arbre
Auprès de mon arbre
Je vivais heureux
J'aurais jamais dû
Le quitter des yeux
J'avais un' mansarde
Pour tout logement
Avec des lézardes
Sur le firmament
Je l'savais par cur depuis
Et pour un baiser la course
J'emmenais mes bell's de nuits
Faire un tour sur la grande ourse
J'habit' plus d' mansarde
Il peut désormais
Tomber des hall'bardes
Je m'en bats l'œil mais
Mais si quelqu'un monte aux cieux
Moins que moi j'y paie des prunes
Y a cent sept ans qui dit mieux,
Qu' j'ai pas vu la lune
Auprès de mon arbre
Je vivais heureux
J'aurais jamais dû
M'éloigner d' mon arbre
Auprès de mon arbre
Je vivais heureux
J'aurais jamais dû
Le quitter des yeux
Tags : arbre à mots
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Commentaires
10New DawnMercredi 4 Juillet 2012 à 07:36J'aime bien savoir que les chênes comptent régulièrement leurs glands ...ça explique beaucoup de choses...
C'est une jolie histoire cette déclinaison de l'ami Georges ! Qu'est-ce que j'ai pu l'écouter... c'est un très bon souvenir. Les mots restent et je le revois toujours avec plaisir !
Voilà c'est le "bordel" avec Ekla, j'ai pas ta new ! heureusement que je t'ai vue chez mon amie Evelyne et encore si l'on clique on va su OB qui fonctionne très très bien na ! bisous !
Rhoo, pôvre Claribranche... il aurait du venir me voir et prendre quelques leçons d'un petit roseau qui plie, mais ne rompt pas ! Il ne faut pas se laisser impressionner par les grands, puissants, il est parfois bien agréable d'avoir juste un rayon de soleil pour se réchauffer lors d'une pause éclair.
En te lisant je pensais immanquablement à la chanson de Brassens que je chantais au fur et à mesure... auprès de mon chêne, oups, mon arbre, je vivais heureux, j'aurais jamais du le quitter des yeux !
Pourquoi chercher toujours mieux ailleurs, là est la question...
Une bien belle histoire Guyami, j'aime beaucoup les mots et la musique.
Gros bisous calinoux.
Mais c'est une très belle histoire tendre et poétique que tu nous contes là !!!
GROS BECS... Peut-être...
Bonjour Guy ! Ah un chêne trop clairsemé en branches ne donne pas belle ombre ! Et si glands perdus avant la saison.... je comprends sa déprime ! Ah Georges et le sien... inoubliable ! Merci..... bon mardi à toi !
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Alors, tu as migré !!! mais on te retrouve dans tes branches ! et tout heureux !