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Parmi les dernières écrites par Brassens...
Je sais que les puristes préfèrent écouter du Brassens chanté par Brassens. Moi aussi, (bien que, à mon avis, Maxime Le Forestier soit un bon interprète pour quelques-unes). Cependant, je n’ai pas pu trouver cette chanson interprétée par l’auteur lui-même, il s’agit de l’album intitulé : « Les dernières chansons de Brassens » interprétées par Jean Bertola ; et si mon information est exacte, Brassens ne les a jamais enregistrées.
Il s’agit ici de « l’andropause », dont le texte est riche et clair !
L’andropause
Aux quatre coins de France, émanant je suppose / De maris rancuniers par la haine conduits, / Le bruit court que j'atteins l'heure de l'andropause, / Qu'il ne faut plus compter sur moi dans le déduit.
O n'insultez jamais une verge qui tombe ! / Ce n'est pas leur principe, ils crient sur tous les tons / Que l'une de mes deux est déjà dans la tombe / Et que l'autre à son tour file un mauvais coton.
Tous ces empanachés bêtement se figurent / Qu'un membre de ma famille est à jamais perclus, / Que le fameux cochon, le pourceau d'Epicure / Qui sommeillait en moi ne s'éveillera plus.
Ils me croient interdit de séjour à Cythère, / Et, par les nuits sans lune avec jubilation, / Ils gravent sur mon mur en style lapidaire:"Ici loge un vieux bouc qui n'a plus d'érections"!
Ils sont prématurés, tous ces cris de victoire, / O vous qui me plantez la corne dans le dos, / Sachez que vous avez vendu les génitoires, / Révérence parler, de l'ours un peu trop tôt.
Je n'ai pas pour autant besoin de mandragore, / Et vos femmes, messieurs, que ces jours-ci j'ai reçues, / Que pas plus tard qu'hier je contentais encore, / Si je n'ai plus d'érections, s'en fussent aperçu.
A l'hôpital Saint-Louis, l'autre jour, ma parole, / Le carabin m'a dit: "On ne peut s'y tromper, / En un mot comme en cent, monsieur, c'est la vérole." / Si je n'ai plus d'érections, comment l'ai-je attrapée?
Mon plus proche voisin n'aime que sa légitime, / Laquelle, épouse modèle, n'a que moi pour amant. / Or tous deux de la vérole, ils sont tombés victimes. / Si je n'ai plus d'érections, expliquez-moi comment?
Mes copains, mon bassiste et tous ceux de la troupe / En souffrirent bientôt, nul n'en fut préservé. / Or je fus le premier à l'avoir dans le groupe. / Si je n'ai plus d'érections, comment est-ce arrivé?
Minotaures méchants, croyez-vous donc qu'à braire / Que mon train de plaisir arrive au terminus, / Vous me cassiez mes coups. Au contraire, au contraire, / Je n'ai jamais autant sacrifié à Vénus!
Tenant à s'assurer si ces bruits qu'on colporte, / Ces potins alarmants sont ou sont pas fondés, / Ces dames nuit et jour font la queue à ma porte, / Poussées par le démon de la curiosité.
Et jamais, non jamais, soit dit sans arrogance, / Mon commerce charnel ne fut plus florissant. / Et vous, pauvres de vous, par voie de conséquence / Vous ne fûtes jamais plus cocus qu'à présent.
Certes, elle sonnera cette heure fatidique, / Où perdant toutes mes facultés génétiques / Je serai sans émoi, / Où le septième ciel - ma plus chère ballade, / Ma plus douce grimpette et plus tendre escalade, - / Sera trop haut pour moi.
Il n'y aura pas de pleurs dans les gentilhommières, / Ni de grincements de fesses dans les chaumières, / Faut pas que je me leurre. / Peu de chances qu'on voit mes belles odalisques / Déposer en grand deuil au pied de l'obélisque / Quelques gerbes de fleurs.
Tout au plus gentiment diront-elles "Peuchère, / Le vieux Priape est mort", et, la cuisse légère, / Le regard alangui, / Elles s'en iront vous rouler dans la farine / De safran, tempérer leur fureur utérine / Avec n'importe qui.
Et vous regretterez les manières civiles / De votre ancien rival qui, dans son baise-en-ville, / Apportait sa guitare, / Et faisait voltiger en gratouillant les cordes / Des notes de musique à l'entour de vos cornes, / Mais il sera trop tard!
Tags : andropause, brassens, chanson
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Commentaires
Belle découverte !
Même si ce n'est pas la voix, on reconnait bien ses mots.
Excellente interprétation.
Bonne fin de semaine.
Bisoux
domDommage que Brassens n'ait pas enregistré ce texte. Par contre, contrairement à ce que j'écrivais dernièrement, j'aime bien cette interprétation, mais cela ne vaudra jamais Brassens.
J'aime pas trop Bertola, j'ai écouté le début, bofffffffffff alors j'ai tout lu et j'ai bien ri, on retrouve bien tout son verbe.
Bonne journée Peut être
Ah parlons andropause oui oui... Oui j'aime écouter Brassens par Brassens mais Bertola en prend l'intonation... Je découvre ! Merci Peut-être pour ce sujet dont les mâles n'aiment étaler... sur la place publique !
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Il n'y a que les vrais amoureux de Brassens qui connaissent Andropause ... Il faut lire la biographie de Brassens... !Je préfère les chansons de Brassens interprétées par lui-même... Affaire de goût !