• -
    Accepter la dure réalité !
    -
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  • -      Alors que penses-tu de la condamnation de l’ancien Président ?

    -      Oh… C’est trop tard… Il fallait le faire avant…

    -      Avant quoi ?cafe.jpg

    -      Avant qu’il soit Président !

    -      Ah ben là c’était trop tôt

    -      Et puis il ne fallait pas le condamner, il y a trop de gens qui l’aiment.

    -      Il y a toujours quelqu’un qui aime celui qui enfreint la loi.

    -      Oui mais là ils sont nombreux.

    -      Question : la peine infligée par la justice doit-elle être proportionnelle au degré d’affection que portent ses amis au justiciable ?

    -      Voilà la prochaine question du Bac !

    -      Et tu as vu… Le triple A qui était si important… maintenant il ne l’est plus paraît-il.

    -      Tel un gibier que le chasseur traque, tant qu’il était dans la lunette il a une grande valeur, dès qu’il disparaît de la ligne de mire, et qu’en conséquence on sait qu’on ne l’aura pas, on dit : « finalement il ne valait pas grand-chose ! »

    -      Cela laisse présager une campagne présidentielle apaisée, sur le style : « votez pour moi, je suis le seul à savoir faire » et en cas d’échec « ce n’est pas grave le président ne sert plus à grand-chose, dans tous les cas c’est Angela qui décide ! »

    -      Joyeux Noël !

     

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  •         

    Septième extrait de l’interview d’Emmanuel Todd à l’hebdomadaire Le Point (*)

    (pour mémoire : lien de l’extrait précédent)

    todd

     

    Le Point : La fascination française pour le modèle allemand va de pair avec la montée de la germanophobie…

     

    Emmanuel Todd : De même que l’antisémitisme et le philosémitisme constituent deux versions d’un excès d’intérêt, pathologique, pour la question juive, la germanophobie et la germanolâtrie sont deux façons de prendre l’Allemagne trop au sérieux, ce qui contribue à aggraver le problème. Au début de son quinquennat, Nicolas Sarkozy avait une position assez antiallemande et faisait preuve d’une certaine souplesse doctrinale en économie. Le maintien de François Fillion à Matignon et la nomination d’Alain Juppé au Quai d’Orsay ont consacré le retour de la droite orthodoxe et de ses vieilles lunes économiques et moralisatrices. C’est alors que le gouvernement et une bonne partie des élites françaises ont adopté un discours germanolâtre, dangereux pour les Allemands eux-mêmes. Privés d’un partenaire sympathique mais critique, ils se sont enfermés dans l’admiration de leur propre modèle. L’urgence aujourd’hui n’est pas de les flatter mais de les arrêter.

     

    Vous n’allez pas entonner l’air de la bête immonde ?

    Cela fait cinquante ans que la puissance allemande va de pair avec une démocratie solide.

     

    Je ne qualifierai pas forcément de démocratique un pays qui pratique l’union nationale plus volontiers que l’alternance et où, grâce à une prédisposition anthropologique à la discipline, les sociaux-démocrates ont pu mener une politique de compression acceptée des salaires. L’Allemagne a mené une stratégie parfaitement égoïste d’adaptation au libre-échange, en délocalisant hors de la zone euro une partie de la fabrication de ses composants industriels, en pratiquant contre la France, l’Italie et l’Espagne la désinflation compétitive, puis en utilisant la zone euro comme un marché captif où elle a pu dégager ses excédents commerciaux. Cette stratégie commerciale est la poursuite d’une tradition autoritaire et inégalitaire par d’autres moyens.

     

    Vous jouez à nous faire peur ?

     

    Je ne joue pas, mais vous devriez avoir peur. Les pays passés sous le contrôle des technocrates, ou menacés, sont la Grèce, l’Italie, l’Espagne et le Portugal, pays de démocratie récente. D’ailleurs c’est pour les sécuriser dans un espace démocratique qu’on les a intégrés à l’Europe et à la zone euro. Or, aujourd’hui, loin de stabiliser ces démocraties fragiles, les mécanismes bureaucratico-monétaires les renvoient en accéléré aux pires moments de leur instabilité passée. Oui, l’heure est grave. Le risque de voir ressurgir l’Italie du fascisme, la Grèce des colonels, l’Espagne de Franco, le Portugal de Salazar est bien réel. Vous voulez que je vous fasse peur ? En démographe, je vois réapparaitre l’opposition des années 1930 entre l’Europe nord-occidentale des démocraties libérales, où la fécondité tend vers 1,9 ou 2 enfants par femme, et l’Europe autoritaire, fasciste ou communiste continentale, où la fécondité est ultrabasse, avec 1,3 à 1,5 enfant.

     

    …/…

    (A suivre)

     

    (*) Le démographe, anthropologue, historien, politologue, Emmanuel Todd, a donné une interview au Point en une douzaine de questions.

    Ci-dessus le septième extrait.

    (Le Point du 1er décembre n° 2046 – page 66)

     

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  • brebis1.jpg

    Tout le monde les voit les brebigoudis lorsque vous passez en montagne en été. Il s’agit d’une famille de brebis à la laine épaisse et bouclée comme des bigoudis, cette particularité les rend particulièrement adaptées à supporter le froid qui règne en altitude, notamment au cours de la nuit en montagne.

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    brebi2.jpg

    A l’inverse, on trouve les brebis de plaine, qui elles ne sont pas soumises à des températures aussi basses, et qui constituent une autre catégorie chez les ovins que l’on appelle les brebifrisaplats.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Le mot à définir ou à illustrer pour l’arbre à mots animé par Soakette la Sardine pendant la semaine 50 est « brebigoudi » présenté par Maggy

     

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        Sixième extrait de l’interview d’Emmanuel Todd à l’hebdomadaire Le Point (*)

    (pour mémoire : lien de l’extrait précédent)

     

    todd

     

    Le Point : Voilà qui n’aurait pas dû vous déplaire !

     

    Emmanuel Todd : Le problème, c’est qu’il s’agit d’un keynésianisme des riches. La relance n’est pas financée par la création monétaire – la planche à billets -, qui ne coûterait rien à l’Etat, mais par l’endettement, qui permet de sécuriser l’argent des nantis sans apporter la moindre réponse de fond à l’insuffisance de la demande. Ce pseudo-keynésianisme encourage la croissance chinoise, booste le CAC 40 et accélère les délocalisations en Europe. A l’arrivée, le fameux « retour de l’Etat » n’est rien d’autre que l’instauration d’un socialisme des riches. L’Etat doit sauver les riches, nom de code : « les banques », parce que les banques, qui contrôlent aussi les moyens de paiement des citoyens, comme l’a très bien dit Frédéric Lordon, ont pris l’Etat en otage pour le compte de leurs riches actionnaires. Si on avait opté pour leur nationalisation, on aurait pu garantir les économies des gens ordinaires, indemniser les petits actionnaires et sanctionner les coupables. La vérité de cette période n’est pas que l’Etat est impuissant, mais qu’il est au service de l’oligarchie.

     

    Si la relance profite aux riches – les prêteurs -, l’austérité bénéficiera-t-elle aux pauvres ?

     

    Ce qui est certain, c’est que le discours anti rigueur, incarné par exemple par Martine Aubry, est complètement archaïque. Les gouvernements ont fini par comprendre que les politiques de relance ne relançaient que l’économie de la Chine et des pays émergents. Mais ils refusent toujours la moindre mesure de protectionnisme national, sectoriel ou européen. Dans ces conditions, la rigueur peut apparaître comme un refus passif de contribuer à la croissance de la Chine, une troisième voie que je qualifierai de « protectionnisme des imbéciles ». Voilà la triste vérité, nous sommes gouvernés par des imbéciles. Les gens qui sont aux commandes doivent être tenus pour responsables de leurs actes. Cela dit, je ne suis pas mélenchoniste : je crois qu’il faut des élites pour gouverner. Il ne s’agit pas de les pendre, mais de les ramener à la raison. Baroin et Pécresse, l’incompétence au sommet, sont sans doute sincèrement convaincus que le retour à l’équilibre budgétaire donne la solution à tous nos problèmes. Toutefois, il n’est pas exclu que les gouvernements aient inconsciemment fait un autre choix : si la relance est impossible et le protectionnisme impensable, la réduction des dépenses budgétaires dans les pays déficitaires est le seul moyen de mettre à genoux les pays exportateurs excédentaires, en gros l’Allemagne et la Chine, pour les obliger à entrer dans un processus de négociation.

     

    …/…

    (A suivre)

     

    (*) Le démographe, anthropologue, historien, politologue, Emmanuel Todd, a donné une interview au Point en une douzaine de questions.

    Ci-dessus le sixième extrait.

    (Le Point du 1er décembre n° 2046 – page 66)

     

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  •    

    Salut Baptiste ! Alors tu achètes comment ? Français mais plus cher ? Chinois meilleur marché ? Etranger et peut-être de moins bonne qualité ?

    usine

    -      Très drôle… Quand on voit que certains objets sont fabriqués et montés avec l’intervention de plusieurs pays, difficile de dire quel est celui qui les a fabriqués, d’ailleurs c’est bien simple, généralement ce n’est même pas indiqué.

    -      Quelquefois on trouve « made in U.E. »

    -      Effectivement. Par ailleurs, on voit bien là toute la perfidie des politiques qui, dans leurs discours prônent la mondialisation à grand effets d’estrades, et demandent au peuple d’acheter français pour tenter d'en limiter les effets pervers. Comme s’ils n’osaient pas reconnaître l’absurdité de leur politique tout en demandant aux citoyens de la corriger par la base.

    -      En résumé c’est : « je crée les conditions pour que l’usine parte s’installer à perpète et je demande au citoyen d’acheter français… Il ne manque plus que le doigt d’honneur pour compléter le tableau ! »

    -      Comme disait mon ami adepte des contrepèteries « c’est long comme lacune ! »

     

     

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    Cinquième extrait de l’interview d’Emmanuel Todd à l’hebdomadaire Le Point (*)

    (pour mémoire : lien de l’extrait précédent)

    todd

     

    Le Point : Cette oligarchie, la définiriez-vous comme une classe sociale et, en ce cas, est-elle dotée d’une conscience de classe ?

     

    Emmanuel Todd : L’oligarchie se comporte comme une classe sociale, mais en même temps on sent en elle de l’irrationalité et même un vent de folie collective. Du coup, je me demande s’il faut recourir à l’analyse marxiste de l’idéologie ou à la psychiatrie. Pourtant un groupe social privilégié n’est pas nécessairement décadent et irresponsable. A la différence des nobles français du XVIIIème siècle attachés à l’exemption fiscale, les classes supérieures anglaises acceptaient une pression fiscale élevée. Elles ont conquis le monde. L’oligarchie actuelle est à mille lieues de cet exemple. Il serait préférable, si ce terme ne renvoyait aux slogans antisémites, de parler de ploutocratie. Gardons en tout cas à l’esprit que l’oligarchie, pouvoir d’un petit nombre, diffère de l’aristocratie, qui est celui des meilleurs.

     

    Ces oligarques ont plus à perdre que les autres catégories. L’irrationalité explique-t-elle tout ?

     

    La conduite des acteurs hésite entre rationnel et irrationnel. Le point de départ de la crise de 2008, c’est l’accaparement par la Chine et d’autres, grâce à leurs bas salaires, d’une part croissante de la production mondiale, qui entraîne, dans les pays riches, une compression des revenus, donc une insuffisance de la demande. Le résultat, c’est que les salaires évoluent à la baisse, alors que le volume de la production mondiale augmente. C’est dans ce contexte que les Etats-Unis, puissance monétairement dominante, découvrent le mécanisme fou du crédit hypothécaire. Les ménages américains ne s’endettent pas seulement pour acheter une plus grande maison, mais pour continuer à consommer des produits chinois. Et à la veille de la crise de 2008, le déficit commercial américain s’élève à 800 milliards de dollars. Le système est étonnant : les Etats-Unis, forts de leur statut impérial, font de ce déficit un régulateur keynésien à l’échelle mondiale. Ainsi, l’endettement est appelé à compenser l’insuffisance de la demande. Bien entendu, le mécanisme du crédit finit par imploser et les revenus comme les importations par s’effondrer. Dans ce contexte les plans de relance concoctés par le G7, G8 et le G20 sont une réaction rationnelle. On célèbre le triomphe de Keynes et le retour de l’Etat.

     

    …/…

    (A suivre)

     

    (*) Le démographe, anthropologue, historien, politologue, Emmanuel Todd, a donné une interview au Point en une douzaine de questions.

    Ci-dessus le cinquième extrait.

    (Le Point du 1er décembre n° 2046 – page 66)

     

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  • Un anglais, un français et une étudiante suédoise (jeune et jolie) se retrouvent dans le même compartiment d’un train de grande ligne. L'anglais fait face au français et à la jeune fille.baiser1.jpg

    Après quelques minutes de parcours, le train entre dans un long tunnel, plongeant ainsi les voyageurs dans une obscurité totale pendant plusieurs secondes. On entend alors dans le compartiment le bruit d'un gros baiser mouillé suivi de celui d'une claque donnée à pleine volée.

    Sorti finalement du tunnel et de l'obscurité on observe la situation : le français et la jeune suédoise sont assis comme si rien ne s'était passé, alors que l'anglais se frotte une joue toute endolorie et encore marquée d'une trace de main. Apparemment c'est lui qui aurait été giflé.

    -      La jeune suédoise songe : « L'anglais a voulu m'embrasser, dans le noir il s'est trompé et a probablement agrippé le français qui lui a retourné une claque. »

    -      L'anglais réfléchit et pense : « Ce cochon de français a du essayer d'embrasser la fille, elle a cru par erreur que c’était moi. »

    -      De son côté, le français murmure : « Au prochain tunnel, je reproduis le bruit du baiser et je donne une nouvelle baffe à ce grand couillon d’anglais qui semble ne rien comprendre à la situation. »

     

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    Quatrième extrait de l’interview d’Emmanuel Todd à l’hebdomadaire Le Point (*)

    (pour mémoire : lien de l’extrait précédent) todd

     

    Le Point : Donc, ce n’est pas la faute des gouvernements, puisqu’on les a poussés à emprunter ?

     

    Emmanuel Todd : Sauf que ce sont leurs choix fiscaux qui les ont conduits à se mettre dans la main des plus riches. Dans « Les dettes légitimes », François Chesnais montre bien comment, en France, les ultrariches ont bénéficié d’une baisse de leurs impôts qui leur permet de prêter à l’Etat les ressources dont il s’est lui-même privé. Sans oublier l’auto-interdiction pour l’Etat de fabriquer de la monnaie, établie par la loi Pompidou dès 1973, mais rendue idéologiquement formidable par le mythe supplémentaire d’une Banque centrale européenne à Francfort, supposée être hors de portée de l’Etat français. Chaque année, les Français se voient ainsi ponctionner, à travers la TVA et les impôts directs, 250 milliards d’euros, dont près de 50 milliards d’intérêts, qui vont à des gens qui ont déjà trop d’argent. Les deux tiers sont d’ailleurs étrangers, parce que la fête est mondiale, les riches Français pouvant en contrepartie se gaver de la soumission des Etats et des peuples. Voilà ce que cache le discours alarmiste et moralisateur sur l’endettement abyssal, la faillite du pays et la nécessité de sauver le triple A. Derrière l’apparente logique libérale du système, l’Etat devient une machine à rançonner les populations au bénéfice des plus riches.

     

    L’impôt est aussi le fondement de la démocratie.

    Quand ils rechignent à s’en acquitter, comme en Grèce, les citoyens sont-ils des victimes ?

     

    Je ne peux que me répéter : on a poussé les Grecs à s’endetter afin de pouvoir mieux les étrangler. Regardez votre téléviseur : sans cesse des publicités nous incitent à emprunter. Les banques, pardon, les riches, aiment prêter. Et les usuriers aiment saisir les biens si l’on ne peut rembourser. Privatiser les biens de l’Etat grec, par exemple.

     

    Ne seriez-vous pas un peu complotiste ? Même si « on » les a poussés, le dealer est-il le seul coupable de la dépendance du drogué ?

     

    Le monde de l’oligarchie est un monde de pouvoir et de complots. En aidant l’Etat grec à trafiquer ses comptes, Goldman Sachs s’est comporté en usurier. Maintenant, ce qu’on appelle « aider » les Grecs, c’est les maintenir en état d’être rançonnés. La crise de la zone euro n’a pas été fondamentalement créée par la nonchalance des débiteurs, mais par l’agressivité des prêteurs.

     

    …/…

    (A suivre)

     

    (*) Le démographe, anthropologue, historien, politologue, Emmanuel Todd, a donné une interview au Point en une douzaine de questions.

    Ci-dessus le quatrième extrait.

    (Le Point du 1er décembre n° 2046 – page 66)

     

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